LES LARMES DANSANTES
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 Ce que nous content les Etoiles...

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Ludwig Yé'
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MessageSujet: Ce que nous content les Etoiles...   Ce que nous content les Etoiles... Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:10


CE QUE NOUS CONTENT LES ETOILES



Le basileus de Nayan rongeait son frein depuis plusieurs heures maintenant. Le Nayara le plus puissant se faisait un sang d’encre en attendant un appel important. Et par toutes les âmes de la planète, il avait les nerfs à vif ! Enfin le stimulus nerveux dans son auriculaire gauche se fit sentir, légère démangeaison, absolument indolore, mais impossible de la manquer. Une goutte de sueur se détacha de l’arrête du nez du Nayara. Elle chuta dans un « ploc » qui retentit dans la pièce vide.

« Je vous ai fait attendre ? demanda la voix méconnaissable dans l’esprit même du basileus.
-Non, bien sûr que non, rétorqua le Nayara. Avez-vous repensé à notre dernière conversation ? »

Il sentit son estomac se nouer tandis qu’il prononçait ces quelques mots. Leur dernière conversation remontait à deux mois maintenant, et comme la présente, elle avait été éprouvante pour le pauvre Elfe, comme les appelaient ces bêtes d’humains. Mais il sentait que cette fois-ci les choses allaient avancer. Cela faisait huit années maintenant qu’il espérait chaque soir que le lendemain soit le jour qu’il était entrain de vivre. Le jour ultime.

« Comme aurais-je pu m’en abstenir ? reprit la voix directement dans l’esprit du Nayara. Vous savez l’intérêt que je porte à votre peuple, basileus. J’y ai longuement réfléchi. Je pense avoir trouvé un compromis qui satisfera tout le monde. Voulez-vous entendre ce que j’ai à vous dire basileus ?
-O…oui, je le veux ! répondit le Nayara d’une voix enrouée.
-Vous m’en voyez ravi, basileus, enchaîna la voix dans l’esprit de l’Elfe. Vous n’êtes pas sans savoir que ces Humains tentent toujours de s’établir sur une planète. Cela ne nous convient, ni à vous, ni à moi. Leurs missions d’exploration se rapprochent dangereusement de mondes habitables du secteur
Thêta du Bras de Persée. J’entendais vous voir détruire leurs prospecteurs, et pour ma part, je camouflerai ça en attaques pirates, ce qui laissera entendre que le secteur est occupé par cette engeance. Des pirates humains, bien sûr…Ce n’est pas tout. Vous attaquerez également certaines de vos propres colonies du secteur Eta tandis que je me chargerai encore une fois de camoufler vos actes. Vous n’aurez qu’à demander rétribution auprès des humains pour les actes barbares que commettent les leurs, se rabaissant au niveau des Erastars. Après tout, vous vous fichez que ce soient des parias ou des citoyens réguliers qui attaquent vos colonies non ? Pour ma part, je permettrai à ces imbéciles de trouver une base planétaire des Erastars. Une de celles proches de d’Eliosse. Mais je ferai également en sorte que les bandits de là-bas le sachent, comprenez-vous ?
-Je…comprends…acquiesça le basileus d’une voix hachée. Je dois tuer mes propres citoyens. Qu’il en soit ainsi alors, si c’est ce qu’il faut pour s’occuper des humains, alors je m’y plie. Ça reste pour le plus grand bien…Je comprends aussi pour les Eliothropes, nous aurons tous à souffrir un peu si nous voulons accomplir le Grand Œuvre. S’ils pensent que ce sont les humains qui ont emmené le sang et la mort à leur porte, alors eux aussi…
-Oui, eux aussi, susurra la voix. Eux aussi…Dans deux mois, basileus, vous commencerez. Souvenez-vous que je m’occupe de tout. N’oubliez surtout pas. Vous n’oublierez pas, basileus ?
-Jamais de la vie… »

Le Nayara se sentait nauséeux. Il venait de promettre à une voix qu’il n’avait jamais rencontrée qu’il allait déclencher une guerre et tuer les siens. Mais c’était pour le plus grand bien, tout le monde devrait souffrir son lot. Même lui devrait peut-être souffrir.


Dernière édition par Feu-follet le Jeu 21 Aoû - 14:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ce que nous content les Etoiles...   Ce que nous content les Etoiles... Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:10

Case mâchouillait une barre vitaminée tout en regardant les infos. Le JH présentait les derniers faits divers. Des terroristes extrémistes avaient tenté de prendre d’assaut les centrales à fusion alimentait E-DEN. Ils n’y étaient pas arrivés, bien sûr, mais s’étaient retranchés dans une section inutilisée du vaisseau sous le feu des forces de l’ordre d’E-DEN. La police humaine était reconnue parmi toutes les races intelligentes pour être la plus efficace. Leur intervention avait déjà fait quinze morts, dont deux civiles. Dégâts collatéraux. Case ricana. Encore un peu, et peut-être que quelqu’un se rendrait compte de l’oppression qu’exerçait la police. Il en faudrait cependant plus pour qu’ils se rendent compte de la stupidité du projet E-DEN-central. Il n’y avait donc qu’elle de sensée dans toute cette foutue station ? Mais elle allait leur faire comprendre, à tous, et ils s’en souviendraient longtemps, plus longtemps que de cette histoire de terroristes, ou que de cette vieille femme qui s’était suicidée en ouvrant tout un bloc résidentiel sur l’espace. Elle voulait finir en beauté, disait-elle sur un enregistrement d’avant sa mort.
Le journal holovisé se termina sur un détail somme toute plus intéressant :

-Pour terminer ce journal, les relations avec les Nayaras ne cessent de se dégrader suite aux attaques répétées de pirates dans les secteurs Persée-Eta et Persée-Thêta. Le Conseil entend réviser sa position quant à la prospection hors des zones sécurisées, mais le parti expansionniste oppose son véto à cette décision. Le Conseil se retrouve une fois de plus gelé. Les Nayaras demandent rétribution pour leurs colonies saccagées par les forbans, arguant que les difficultés des humains à faire respecter leurs lois ne les concernaient pas, et mettant le Gouvernement dans une position délicate alors que les matières premières subissent une inflation toujours plus marquée suite à la subite hausse des taxes douanières imposées par les Elfes. Le parti humaniste aurait proposé une déclaration de guerre à l’encontre des Nayaras, dans le but d’effrayer cette race pacifique et de ralentir les événements le temps que le Gouvernement puisse régler le problème. D’après notre attaché à la Chambre du Conseil cependant, aucune décision à cet égard n’aurait encore été prise.

Pendant que le présentateur narrait les faits d’une voix atone, Case divaguait. Si la situation continuait d’empirer, le Gouvernement n’aurait d’autre choix que d’accélérer le projet E-DEN-central. Il fallait qu’elle frappe. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard. Case avait bien sûr tenté de faire entendre sa voix pacifiquement. Mais personne ne l’avait écoutée. Normal. Elle se demanda brièvement si, antan, quand les hommes vivaient encore sur terre, il y avait déjà tant de violence et de sang dans les infos. Est-ce que l’humanité avait dégénéré ? Ou est-ce qu’elle était pourrie de nature ? Mais elle ne laisserait pas les choses se faire sans rien dire !
Devant ses yeux, l’image holographique disparut, ne laissant que son studio étriqué aux parois d’acier. Alors Case s’assit devant son ordinateur. Case était spartiate. Elle vivait pauvrement, et ne tentait pas d’améliorer son quotidien. Elle pourrait pourtant, elle gagnait sa vie en vendant ses services de pirate informatique, elle était la meilleure, inconditionnellement, et ça aurait pu lui rapporter gros, mais elle ne se faisait jamais payer, elle gardait simplement une liste de ses employeurs successifs en leur signifiant toujours qu’ils gardaient une dette envers elle, ce qui l’avait plusieurs fois bien aidée. Pour son revenu, elle touchait le RMI, et pour son PC, elle se débrouillait systématiquement pour obtenir ce qui se faisait de mieux. La console prenait la moitié de la place disponible dans son studio, avec plusieurs écrans muraux et cuves holos photoréalistes. Le clavier apparut en l’air devant Case, généré par son REEL – lui-aussi à la pointe de la technologie – et elle se mit à pianoter, la connexion nerveuse qui la reliait à son ordinateur lui permettant de sentir sous ses doigts les touches du clavier comme s’il existait vraiment.
Case se sentait toute puissante, inarrêtable, divine. Rien ne lui résistait, elle se riait des pare-feux, de toutes les défenses anti-intrusions, en vérité.
Et voilà, ça y était, elle avait parachevé son chef d’œuvre.

Loin de là dans la régie informatique d’E-DEN, tous les écrans devinrent noirs, puis un logo s’afficha sur chacun d’eux. Un visage rieur accompagné d’une énigmatique sentence défilante et de la sensation de s’être fait coiffer au poteau.
Ce que nous content les Etoiles... Laughi10

Ce fut instantanément l’effervescence à la régie informatique d’E-DEN, le grand centre névralgique de la station spatiale géante, du vaisseau-monde. Mais il fallut se rendre à l’évidence : ils ne contrôlaient plus rien. Un hacker inconnu tenait l’humanité au creux de sa main…


Dernière édition par Ludwig le Lun 1 Sep - 12:49, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ce que nous content les Etoiles...   Ce que nous content les Etoiles... Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:10

-On n’a qu’à les crever ces enculés ! cracha avec verve un jeunot de cent cinquante ans.

Ce faisant, il répondait à la question « que ferons-nous lors de l’attaque humaine prévue dans une semaine ? » Et il y répondait exactement comme le patriarche Régéon Roy’Circus s’y attendait. Le jeune Siknimaë était un guerrier dans l’âme, un de ces forbans qui avaient fait à sa race cette réputation détestable. Il était prêt à tuer femmes et enfants pour accomplir sa mission. Régéon ne partageait pas son point de vue, lui était plus pragmatique et pensait que faire grandir la haine à leur encontre ne relevait pas de la plus pure intelligence, mais il se heurtait au fait suivant : ils étaient déjà haïs de tous.
Régéon était le patriarche de la base spatiale Circus, une ancienne colonie minière établie dans un champ d’astéroïdes coupant en deux le système solaire d’Eliosse. Ils étaient une colonie Erastar bien établie, et une de celles qui faisaient le moins parler d’elle, raison pour laquelle le très vieil Erastar ne comprenait pas que les humains les attaquent si subitement. D’ailleurs, ils n’auraient jamais dû s’avoir qu’il y avait de la vie ici. Le patriarche soupçonnait une trahison, mais s’il y avait des taupes parmi eux, combattre pourrait se révéler très dangereux, en fait, tout dépendrait surtout d’à quel point les humains les sous-estimeraient, mais aussi du poste qu’occupait le supposé traître.

-Ton idée ne me plaît guère, jeune Sknimaë, répondit le patriarche. Si quelqu’un en a une autre, qu’il parle, sinon, nous nous replierons comme je l’ai décidé.
-Je ne pense pas non plus qu’il faille se battre, intervint Syklée, une femme de confiance, la seule personne avec laqulle Régéon avait partagé ses doutes. Cependant je ne suis pas sûre que franchir l’espace Eliothrope soit très sécuritaire.
-Mais si nous le contournons, expliqua Régéon, nous nous ferons encercler par les humains. Au moins n’oseront-ils pas nous poursuivre ainsi, et les Elios ne s’attendront pas à un vol pirate aussi près de leur planète mère.

La peau blanchâtre du visage de Siknimaë frémit détestablement et il donna un violent coup de poing sur la table d’acier rivetée au sol. Quelques uns de la douzaine d’Erastars présents sursautèrent et la table se plia en deux, sans pour autant céder.

-Nous fuyons comme des couards ! déclara-t-il. Nous nous enfuyons, la queue entre les jambes, nous craints et redoutés, pourquoi ça ? Parce que quelques humains et leurs vaisseaux d’un autre temps entendent nous déloger ? Alors que nous pourrions les boutter loin de chez nous ? Pouvez-vous encore regarder votre reflet dans les yeux, Patriarche Régéon ?

Régéon braqua ses yeux indigo sur le gamin, et se retint de lui briser l’échine. Le petit avait beau être plus grand et fort que lui, Régéon savait pertinament qu’il n’aurait eu aucune peine à envoyer ce prétentieux au tapis. Il serra les poings, et redressa sa vieille carcasse voutée. Sa collerette cartilagineuse se dressa autour de son crâne, et bien qu’il dut lever les yeux pour fixer Siknimaë, celui-ci se sentit soudain moins hardi devant ce regard qui vous traversait. Il sentit l’esprit du patriarche contre le sien, et tenta stupidement de se fermer, et bien qu’il se reprit bien vite, la douleur que lui infligea le patriarche lui tira un rictus et manqua de le plier en deux.

-Régéon Roy’Circus, susurra-t-il, et le jeune Erastar entendait les paroles tant dans ses oreilles que dans son esprit. Régéon maître de Circus, à qui tu dois le respect, enfant, et la prochaine fois que tu te permets ce genre de réplique, il ne restera plus assez de toi pour te sauvegarder, je me fais bien comprendre ?

Le jeune homme ne répondit pas, ses yeux océan révulsés, il serrait les dents pour s’empêcher de parler, et tous les dieux de l’histoire lui en étaient témoin, c’était dur, putain, c’était dur…

-C’est compris ? asséna de nouveau le patriarche, impitoyable. C’est compris, enfant ?
-Oui ! C’est compris ! capitula le jeune Erastar quand il se sentit sur le point de défaillir.

Il comprenait enfin pourquoi personne n’avait pu détronner le patriarche, tout mal vu qu’il soit. Personne ne pouvait lutter face à une telle force mentale. Siknimaë venait de faire l’expérience de la peur. Pour la toute première fois Six jours plus tard, son escadre de croiseurs lourds prenait l’espace. Si Siknimaë était présent aux réunions d’état-major, c’est que son sens tactique paliait amplement son emportement, et qu’il commandait la seule véritable force de combat de la station Circus, une escadre de six croiseurs lourds. Et là, ils allaient ouvrir la voix à ceux qui suivraient.
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MessageSujet: Re: Ce que nous content les Etoiles...   Ce que nous content les Etoiles... Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:11

Il était bien entendu que la situation n’aurait pas pu être plus insensée. Tout était trop bien goupillé pour être naturel. D’abord les hommes qui attaquaient les Erastars à Circus, et ensuite, une flotte militaire s’engageait dans l’espace Eliothrope, une troupe de pirates qui traversait sciemment leur territoire, poursuivie par plusieurs flottilles humaines.
Ça avait quelque chose de surréaliste. Jamais les humains ne se seraient permis une telle chose pour une bande de pirates sans envergure. Il devait y avoir quelque chose là-dessous. Bien entendu, le fait que les fuyards pirates et leurs poursuivants croisent une armée Eliothrope qui se rendait sur les lieux d’un exercice était un parfait hasard…
Biello se rongeait les sangs. C’allait être son baptême du feu…

-Hé, ça va ?

Il jeta un regard de biais à celui qui venait de lui parler. C’était un Elio d’âge mur, il avait dans les cent soixante ans. Mais c’était un emmerdeur, considérait Biello. Il haussa les épaules en affichant un masque hautain.

-Une raison pour que ça n’aille pas, l’ami ? demanda-t-il avec suffisance.
-On sait jamais, c’est ta première fois, ça peut être impressionnant…
-Laisse tomber. Je flancherai pas. Rassuré ?
-J’ai jamais dit ça ! se défendit l’autre. Désolé, j’pensais pas à mal, te vexe pas…

Il leva les paumes vers le plafond, en un universel signe de paix, avant de se retirer avec un petit sourire que Biello jugea tout de suite moqueur. Il n’avait aucune confiance en ses camarades d’escadrille, et Iviarion ne faisait pas exception à la règle. Biello se leva du salon de l’Endeavour, et se rendit d’un pas pesant vers les hangars. Il passa une main dans ses cheveux vert pâle, une couleur tout à fait atypique chez les siens. Il les serra à s’en faire mal. Dans les coursives du vaisseau, personne ne faisait attention à lui. Il devenait inutile de cacher son stress.
Il reprit sa marche après avoir donné un coup de pied dans une cloison de métal, maugréant contre les imbéciles condescendants qu’il était forcé de côtoyer, et rejoignit les hangars du porte-spacionefs. Les chasseurs s’alignaient en rangs d’oignons. Un appel passa dans le comlink des pilotes à cet instant, invitant les pilotes à prendre l’espace.
Biello se fendit d’un sourire. Il allait enfin faire ce pourquoi il était né. Une boule s’était formée dans son estomac, et son sourire n’avait rien de joyeux, il se chiait presque dessus, mais il prit son courage à demain en grimpant dans l’Aquarion MkIV qu’il pilotait. Le module de pilotage s’emplit d’une humeur protéinée, et les opercules de ses côtes prirent le relais sur ses narines et ses poumons, il se mit à respirer dans l’environnement adapté, et se sentit soudain revigoré. Le noir devint lumière quand les parois du poste de pilotage disparurent, remplacées par le hangar ; Biello avait l’impression de flotter en l’air bien qu’il sache qu’il était toujours dans son vaisseau.

-Escadron Bleu, décollage imminent…Décollage ! dit une voix dans le comlink des pilotes.

Une quinzaine de chasseurs prirent leur vol, propulsés par les catapultes magnétiques hors du porte-aéronefs. Puis ce furent Rouge, Vert, Jaune, et finalement Blanc. Les compensateurs d’inertie atténuèrent sensiblement la subite accélération, et évitèrent au pilote d’être réduit en bouillie quand il activa ses bandes gravifiques une fois dans l’espace. L’Aquarion bondit. Les vaisseaux lourds étaient déjà en position pour engager le combat. A peine ses visuels affichèrent-ils une carte tactique du champ de bataille que Biello comprit que ça allait dégénérer.
Contrairement à bien d’autres, il saisit instantanément toutes les implications de cette bataille. L’intrusion en territoire Eliothrope était considérée comme un acte de guerre, et une flotte humaine fonçait justement sur eux, en plus des pirates, qui étaient en guerre contre le reste du monde.

-Escadrons Bleu, Blanc, Rouge, sur les chasseurs pirates, empêchez-les de s’approcher.

Les membres des escadrons acquiescèrent. Leader Bleu avait l’autorité absolue au sein des escadrons de chasseur, et les trois convergèrent vers leurs cibles à des vitesses édifiantes. Les pirates étaient entrain de déployer leur chasse pour tenter d’abattre le mur Elio. Rouge et Bleu prirent leurs ennemis de front tandis que Blanc les contournait par le haut et le bas, ce qui résulta sur une prise en tenaille qui fut lourde en pertes pour les pirates. Jusqu’à ce qu’interviennent les humains…
Les hommes changèrent la donne en s’attaquant soudainement, eux-aussi, aux pirates, et l’escadron de renégats fut promptement exterminé.
Le combat entre les vaisseaux lourds faisait rage et les lasers de gros calibre déchiraient les coques. Soudain une nuée de missiles apparut sur les écrans, le ladar de Biello se couvrit de mille et mille retours. Le nombre doubla encore quand les Elios ripostèrent. Les deux races s’attaquaient l’une l’autre.
Les escadrons qui volaient de concert se retournèrent subitement les uns contre les autres, et Biello ne dut qu’à des réflexes hors du commun de ne pas se faire descendre. Les lasers légers des chasseurs n’étaient pas moins mortels que ceux des navires de fort tonnage, et le jeune pilote dut subitement plonger quand une pluie de lumière s’abattit sur lui.
Un tonneau bâbord lui permit de sauver sa peau tandis qu’un tonneau le remmenait face à son adversaire le plus proche, et la mort jaillit de son chasseur.

-Escadron Blanc, repli ! ordonna leader Blanc.

La demi-douzaine de survivants se retira de la mêlée, plongeant vers le bas du plan de bataille, et se retrouva face à un croiseur lourd. Normalement, ce genre d’adversaire n’est pas apte à arrêter un escadron de chasseurs qui peut aisément contourner en usant de sa petitesse, mais là, il se trouvait que la chasse humaine les talonnait et que le croiseur était accompagné de ses petits amis. Le croiseur était pirate et ses armes énergétiques donnèrent, réduisant à néant l’escadron Blanc et une bonne partie des humains qui les poursuivaient.
La bataille devint chaotique. Et tout fut perdu. Ou pas ?
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MessageSujet: Re: Ce que nous content les Etoiles...   Ce que nous content les Etoiles... Icon_minitimeJeu 21 Aoû - 0:11

    L’Oublié se sentait envahi de rage. Il n’avait plus l’habitude. Depuis bien longtemps, les choses se passaient comme il le prévoyait, terriblement prévisibles, mais il avait fallu attendre, l’Oublié, malgré tout son doigté, n’avait pas su accélérer le temps. Il avait convenu d’attendre. Le temps était sa meilleure arme.
    Mais maintenant, maintenant que les choses bougeaient enfin, il fallait que quelque chose vienne gripper la machine. Un fichu grain de sable. Un grain de sable particulièrement insaisissable. L’Oubli enrageait. S’il avait encore eu un corps, une enveloppe physique, il aurait trépigné, tapé du pied, hurlé des insultes et des imprécations, il aurait usé tout son répertoire d’injures sur cet insignifiant humain.
    Il avait pourtant tout si bien planifié. Cet insignifiant humain avait tout déréglé, avait grippé la machinerie du destin.
    « Je le tuerai, se dit l’Oublié. Je le tuerai… »
    Son esprit devenait instable Il s’exhorta au calme. Il devait rester stable. Il le devait. Il avait un grand avenir. Tout l’opposé de son passé hein ?
    Il repassa encore une fois toutes les données dont il disposait. Pour peu, l’Oublié se serait dit omnipotent. Mais un pirate informatique du dimanche venait bel et bien de lui démontrer le contraire. C’est simple. Les humains attaquaient les Erastars, et se retrouvaient confrontés aux Elios. Les Erastars décidaient de répondre à la violence par la violence, comme ils l’avaient toujours fait, tandis que les Eliothropes défendaient leur espace vital, et les Nayaras se contentaient de se poser en médiateurs et de donner le coup de grâce.
    Mais ce qu’il fallait par-dessus tout, c’était Eden. L’Oublié avait besoin d’Eden. Il fallait abattre les humains de l’intérieur. Il fallait les réduire à leur dernier état, plus moribonds que jamais ils ne le furent, même dans Neuromancien.
    « Et un hacker a piraté Eden. Est-ce que c’est seulement possible ? Ne devrais-je pas être le seul à pouvoir faire ça ? »
    Non. L’Ange dans les infinis dérivait encore, le Chant des Etoiles en accompagnement.


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